Au creuset de l´âme se forgent les désirs,
croît, fraiche et touffue, la tendresse,
imitant ton ombre,
inventant ton absence
si profonde, si soutenue.
Aujourd´hui je te songe,
amante:
étoile au sommet, trace
d´une lente violette.
Obscurément belle la solitude germe en mon corps.
Aujourd´hui je te songe, amante:
jouons au vent et au froid.
Ton nom me semble pureté, froide et inimitable.
Et du ciel à la terre,
de cette étoile au sommet au doux bruit de ton sein
descendent à ineffable vitesse
tels l´écume rouge
de hâtifs baisers,
durs baisers,
cruels baisers de glace en ma mémoire.
Un cri d´agonie, un blasphème
vire au gris tes seins,
et mon rêve,
et le noble parfum de ton sexe.
Qu´attendons-nous, ma soeur,
de cette aurore naissante
qui nous fatigue tant?
Vois l´étoile,
elle est blanche et non bleue.
Regarde-la, et que tes yeux demeurent des roses parfaites.
![]() Efraín Huerta |